Clown à tout âge !

Arrête de faire le clown ! Fais pas ci, fais pas ça... T'as pas fini de faire le mariole, m'enfin, à ton âge ?

Une petite voix murmure en permanence à notre oreille de tels conseils. Très utiles. Pour bien se comporter, pour faire bonne figure, pour être appréciés des autres, de son patron, de ses collègues, de son mari ou de sa femme, de ses enfants aussi.

Cette petite voix n'a pas tort. Mais elle n'a pas toujours raison. Car je ne peux vivre vraiment si je me soucie toujours de ce que les autres pensent, et pensent de moi, pensent à mon sujet... sinon ils vont bientôt prendre le pouvoir dans ma tête et même finir par penser à ma place !
Est-ce que je dois toujours m'habiller comme les autres pensent que je dois être habillé ? Est-ce que je dois marcher comme il est courant de marcher : l'air décidé, le dos bien droit, sans sautiller ni faire de pirouettes autour des lampadaires ? Est-ce que je dois réprimer toutes mes envies saugrenues ?

Si vous vous êtes déjà posé ce genre de questions, alors c'est quasiment sûr : vous êtes mûr pour un stage de clown. Car le clown qui sommeille en vous a déjà commencé à se réveiller. Il n'attend sans doute qu'une bonne occasion de se livrer à des espiègleries, sans rimes ni raisons.
Pendant six demi-journées, étalées sur deux semaines, depuis le début du mois de mars, La P'tite Scène, organisation à but non productif, a osé confié douze de ses adhérents aux mains expertes de Céline Damiron, pour une initiation ou un perfectionnement à la pratique du clown.

Initiée, moi... vous croyez ?

Sans puis avec nez rouge. Avec ou sans vêtements de clown ou bien avec ou sans maquillage.
Le dernier jour du stage a été consacré à des défis, d'où ces quelques instantanés : la préparation, quand dans les yeux de l'autre se joue la formulation du défi ; la transformation du clown en Mahoraise cueillant des fleurs exotiques ; ou bien en salade en train de pourrir au fond du réfrigérateur.

 J'y pense... et si vous étiez botaniste tropicale confirmée ?

 Arrête de ramasser des pierres, tu vois bien que ce ne sont pas des anthuriums !

Je fane, je perds mes couleurs, je commence même à flétrir...

seule une pétasse végétarienne pourra encore vouloir de moi !